Nous avons eu l’occasion de lire un portrait de Noel Biderman, l’un des fondateurs du site extraconjugal Ashley Madison, publié dans les colonnes du magazine Forbes (source).
L’article en question est plutôt intéressant. Il évoque pêle-mêle :
- L’histoire de la vie du site Ashley Madison.
- La concurrence indirecte de nouvelles applications comme Tinder.
- Les chiffres concernant les résultats financiers de son entreprise.
- Son rôle dans cette aventure.
Mais la version originale est en anglais.
Il nous a donc semblé intéressant de vous proposer une traduction de cet article 😉
Bonne lecture !
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Profiter de l’infidélité : même avec l’arrivée d’applications comme Tinder, le site adultère Ashley Madison continue à gagner de l’argent …
Noel Biderman va généralement mentir si une personne lui demande quel est son métier.
Il répondra qu’il est avocat (ce qui n’est pas tout à fait faux).
Mais en réalité, Biderman est avant tout un entrepreneur qui gagne plus de 5 millions de dollars par an. Biderman est en effet l’un des fondateurs du site Ashley Madison, le site extraconjugal le plus connu (et utilisé) au monde.
« Souvent, la conversation se termine lorsque je réponds aux gens qui me demandent ce que je fais comme travail ».
Les débuts
Le site Ashley Madison a été lancé en 2002.
Il aura fallu 5 années pour que le site atteigne son premier million de membres.
Mais les choses s’accélèrent à partir de 2008.
L’analyse de Biderman sur ce changement ?
L’entrepreneur rappelle que l’Amérique a été frappée de plein fouet par la crise financière des supprimes en 2008. Un nombre considérable d’hommes se sont alors trouvé au chômage. Et pour Biderman, ces hommes auraient ainsi eu plus de temps libre … Et donc plus envie de tromper l’ennui, en allant surfer sur certains sites de rencontres par exemple …
Ashley Madison, Tinder et les autres …
Le succès et l’argent généré par l’application Tinder ont récemment amené Biderman à donner différentes informations financières concernant Avid Life Media, la société qui gère le site Ashley Madison ou encore d’autres sites de rencontres comme Cougarlife.com par exemple.
Biderman veut prouver qu’il est encore faire concurrence aux nouvelles applications comme Tinder ou OkCupid.
Tinder a enregistré une croissance de 600% au cours des 12 derniers mois. Ce service réunit plus de 30 millions d’utilisateurs. Au global, tous ces utilisateurs consultent près d’1,5 milliards d’annonces chaque jour (autrement dit, 17 000 annonces sont consultées chaque seconde). L’application commence à faire de l’ombre à des grands noms du dating comme Match.com …
De son côté, Ashley Madison n’a pas à rougir. D’après les chiffres diffusés par Biderman, Avid Life Media a généré plus de 115 000 000 $ de chiffre d’affaire en 2014. Ce chiffre est en hausse de 45% par rapport à 2013. Concernant les profils, ceux-ci se situeraient autour de 55 millions de dollars bruts (avant taxes). Pour ce qui est du nombre de membres, Ashley Madison recense 31 millions d’utilisateurs depuis son lancement, avec environ 6,8 millions d’utilisateurs connectés au cours des 90 jours précédents.
Biderman avoue apprécier Tinder. Il explique qu’Avid Life était par le passé propriétaire d’une application assez proche de celle de Tinder (application disponible via le site Hotornot.com à l’époque). Mais l’application en question ayant été refusée sur l’App Store, Avid Life a alors décidé de vendre le site Hotornot.com. Biderman regrette cette décision. Mais beau joueur, il félicite l’équipe de Tinder qui a eu l’idée de passer d’un système où l’on donnait une note aux profils à un système qui se contente de sélectionner des profils (sans donner de note).
Les utilisateurs (clients) d’Ashley Madison sont plus âgés que sur Tinder. Et ils n’ont pas envie de s’inscrire sur un service comme Tinder. Idem pour Facebook.
Le modèle économique retenu par Ashley Madison ?
Ce modèle s’inspire de celui des discothèques.
Le site est gratuit pour les femmes mais payant pour les hommes …
Pourquoi ?
L’équipe du site a remarqué que 96% du temps, ce sont les hommes qui effectuent des demandes de contact avec les femmes.
Et en moyenne, les hommes dépensent entre 200 $ et 300 $ par an.
A savoir par ailleurs : les utilisateurs peuvent entièrement effacer leur profil de la base de donnée du site pour 19 $.
Un site tabou ?
Il existe des centaines de sites pornographiques ou illégaux [Ndlr : les sites de streaming par exemple], mais les services proposés par Ashley Madison soulèvent pourtant de nombreuses critiques. Ashley Madison est interdit en Corée du Sud et à Singapour. Le site est présent aux Philippines mais les autorités du pays pourraient bien décider de couper l’accès au site.
- Malgré son succès indéniable, le site Ashley Madison n’a pas le droit d’acheter d’espaces publicitaires sur Bing ou sur Google …
- De même, la plupart des chaînes de télévision (pour ne pas dire presque toutes les chaînes de télé) refusent de diffuser les publicités du site.
- Autre exemple : la compagnie Ryanair a refusé une offre de € 120 000 pour peindre le logo d’Ashley Madison sur un de ses avions espagnols.
Une internationalisation croissante …
La stratégie commerciale d’Ashley Madison se tourne de plus en plus vers l’international (qui représente aujourd’hui l’une des principales sources de croissance du site).
Ashley Madison a lancé sa marque en Israël, à Hong Kong, en Turquie et en Inde en 2014.
A venir pour 2015
- Le lancement du site en Thaïlande, en Russie en Ukraine ou encore au Nigeria.
- Concernant l’évolution des services proposés, Biderman évoque des pistes possibles concernant l’envoi de textos ou encore l’utilisation de commandes vocales …
Un business rentable …
Un rapport d’Octobre 2014 publié par la banque Merrill Lynch estime la valeur du site Match.com à 3,8 milliards de dollars et la valeur de Tinder à 1,3 milliards de dollars.
De son côté, Biderman affirme que son entreprise vaudrait 1 milliard de dollars.
Biderman possède aujourd’hui un peu plus de 10% des parts de l’entreprise. Une bonne partie du capital de l’entreprise a été vendue (pour 40 000 000 de dollars) en 2007. Les investisseurs actuels sont essentiellement des institutions ou des personnes fortunées basées au Canada. Quelques investisseurs sont aussi Américains ou Allemands.
Mais même avec 10% de capital, Biderman s’en sort plutôt très bien. Il a une nouvelle Maserati Ghibli, une Patek Philippe Calatrava et une maison avec plage privée à Fort Lauderdale.
Une chose semble pourtant contrarier Biderman (marié et père de deux enfants). L’homme d’affaire aimerait que le grand public comprenne l’intérêt curriculaire des services proposés par Ashley Madison.
« Je comprends les problèmes de la monogamie et les gens qui ont besoin de mon service. Je pense que j’ai été en mesure de construire un produit pour eux ».